Gwen est curieuse mais surtout perfectionniste. Elle veut tout savoir, tout le temps, et surtout mieux que les autres ; ça la rend un peu insupportable, parfois, mais elle essaie de ne pas devenir trop lourde à ce sujet. Les gens le remarquent, mais ce n’est pas pour autant qu’ils vont lui faire des remarques constantes. Ils la diraient même plutôt passionnée et inventive. Trop, peut-être.

Il n’y a que peu de sujets qui la laissent indifférente : elle passe sa vie à mater les documentaires de la BBC Wales et à bouquiner les livres qu’elle déniche à la bibliothèque. Elle passe régulièrement d’un coin à un autre, appréciant aussi bien les romans policiers que les pièces de théâtre ou les traités d’astronomie. (Non parce que oui, elle aime beaucoup l’astronomie. Et la cuisine. Et l’art. Et la philo – normal. Et la littérature en général. Et l’Antiquité – Égypte, Grèce, Rome, puis la Mésopotamie, aussi. La musique, les jeux vidéos. Enfin voilà. Vous avez compris le topo.)

Sinon, Gwen est assez blasée, même si on dirait pas en la regardant comme ça. Elle n’aime pas trop parler et évite de se plaindre ; en général, quand elle le fait, c’est surtout pour des choses sans importances. Les autres, elle aura plus tendance à les garder pour elle, ou en parler brièvement à quelques amis proches.

En parlant d’amis, la p’tite Gwen est plutôt sociable, en fait. Elle fait très bien la bonne copine et adore discuter avec les autres ; par contre, elle a une forte propension à poser des jugements de valeur sur les gens qu’elle côtoie. Ce n’est pas qu’elle pense qu’elle est meilleure qu’eux, même si elle a un petit hautain qu’elle ne peut parfois pas cacher, mais elle déteste la médiocrité et a tendance à partir très vite en solo, surtout pour les travaux de groupe, même si elle aime bosser avec des gens compétents. Ce qui la sauve, c’est sa bonne mémoire ; elle retient tout ce qui l’intéresse, si on excepte ce qui touche de près ou de loin à un nom ou une date. Elle arrive parfaitement à ordonner les informations dans sa tête mais quand il s’agit de les retrouver et les ressortir sans partir dans des digressions infinies, c’est un peu plus complexe. Du coup, elle est plutôt bordélique et l’assume difficilement – ça entache son petit monde parfait, m’voyez. Elle n’est perfectionniste que pour des choses que les autres trouveraient inutiles – du genre ranger sa bibliothèque de livres ou de jeux par ordre alphabétique d’auteurs, classer les articles qu’elle a imprimé/photocopié ou les petits carnets de notes qu’elle noircit depuis ses onze ans par thèmes ou dates, ses favoris et ses icones sur l’ordi, aussi.

Son gros point noir, c’est la motivation. Elle veut tout faire, tout le temps, tout de suite ; son cerveau ne s’arrête jamais. Elle n’est pas vraiment hyperactive, même s’il lui arrive régulièrement de courir dans tous les sens. Le souci, c’est surtout que c’est une foutue procrastinatrice. Il y a trop de choses à faire, donc il faut faire des choix ; et elle remet toujours au lendemain les choses importantes. Elle se disperse trop et elle s’agace elle-même.

Conséquence de ce fait, elle a tendance à rester trop centrée sur ce qu’elle doit ou veut faire et ne pense pas toujours aux autres. Gwen n’est pas méchante dans le fond, mais bon, ses petites expériences ou découvertes l’intéressent généralement bien plus que les personnes avec qui elle peut échanger. Il faut franchement y aller pour attirer pleinement son attention. Même si en soi, c’est aussi une bonne vivante ; elle fait du théâtre depuis septembre 2009 dans un petit club, après les cours, ce qui l’aide à la fois à s’ouvrir aux autres et à paraître moins désabusée. (Ce qui l’a aussi amenée à très mal doser ses réactions et à avoir tendance à surjouer dans des situations où ce ne serait pas forcément utile. Ça lui donne une allure essentiellement lunatique puisqu’elle passe par des ascenseurs émotionnels aussi intenses que violents.)

Il y a assez peu de choses qui la font bondir. Étrangement, c’est l’hypocrisie qu’elle déteste le plus ; elle, quand elle n’aime pas quelqu’un, elle le lui dira ou le lui fera facilement comprendre par son comportement. En revanche, ça ne veut pas dire qu’elle ne l’est pas non plus. Elle aime tester ses limites et jouer un peu avec les nerfs des autres ; pas qu’elle soit spécialement casse-noix, mais elle a franchement un problème d’attention. L’injustice, aussi, est quelque chose qui l’agace particulièrement. Pourtant, Gwenaëlle ne réagira pas forcément face à une attitude injuste envers elle ou envers ses proches ; il faut plutôt une accumulation de beaucoup de choses pour la faire sortir d’elle-même. Le problème étant que ces choses peuvent être aussi insignifiantes qu’elles doivent être nombreuses.

Sérieusement, lui piquez jamais sa glace, elle serait capable de vous en vouloir encore trois ans après. Elle est assez excentrique et a des pensées parfois légèrement décalées, même si elles ne sont pas (toujours) dénuées de logique.

Elle mesure 1m69 et pèse environ 58 kg. Gwen est plutôt maigrichonne et a un visage assez fin, ainsi qu’une poitrine assez plate. Cheveux châtains-roux mi-longs, yeux mordorés, elle s’habille toujours dans des fringues trop grandes pour elle, avec de grandes écharpes en hiver. Elle apprécie les robes mais seulement en été ou pour sortir. Sinon, ça l’empêche de crapahuter partout. Sur Avalon, elle s’attache souvent les cheveux et plante son gavroche dessus pour cacher leur longueur.

Statut ▬ Éveillé

Altéré ? ▬ Nein !

Arrivée sur Avalon ▬ Gwen a découvert Avalon en février 2010, lorsque ses pouvoirs se sont éveillés.

Présence sur Avalon ▬ Elle vient juste d’y mettre les pieds, et pour le moment, la seule chose à laquelle elle pense c’est 1° découvrir ce monde 2° son coloc qui ne survivra pas sans elle sur Terre. C’est à peu près au même niveau… On va dire que c’est le 1° qui gagne, et qu’elle va passer très souvent en Avalon en essayant de concilier sa vie d’humaine lambda avec son exploration. Avant de probablement abandonner l’idée de retourner régulièrement sur Terre ?

Encrier ▬ Magie d’éveil.
Cette jolie chose lui permet de contrôler l’encre. Oui. L’encre pour écrire, pour peindre, pour tâcher ses fringues et ses feuilles. C’est pratique pour prendre des notes même quand on a une tendinite. Enfin bon, sinon, elle peut l’utiliser pour dessiner dans les airs, la balancer à la tête des gens qu’elle n’aime pas. Elle peut plus ou moins en contrôler l’état – la rendre plus pâteuse ou au contraire plus liquide. De ce fait, elle peut extraire l’encre de documents déjà rédigés avec de l’encre et la réutiliser à volonté, à la seule condition que cette encre soit encore humide*. Par contre, elle pourra de ce fait effacer la totalité d’une page que vous aurez rédigée au préalable, ou bien amener le texte à elle pour se renseigner elle-même sur le sujet de votre missive. Ouais, c’est carrément lourdingue. Mais au moins, si elle est en possession d’un message top secret (genre « acheter des serviettes hygiéniques ») elle pourra s’en débarrasser ni vue ni connue. Et ça c’est bien.
*Temps pendant lequel l'encre reste humide sur le papier dépendant totalement de son type, de l'environnement de conservation et du papier.
Pour exemple, l'encre d'un stylo est considérée comme sèche sur un document environ deux semaines après écriture. L'encre de Chine met à peine une heure à sécher. Pour les papiers imprimés, cela peut mettre une à plusieurs heures (de l'ordre d'une dizaine en moyenne).

Bon, en vrai, elle est vraiment pas douée. Elle teste plein de trucs, se rate beaucoup, fait du caca et finit parfois par arriver à faire quelque chose de marrant. Depuis qu’elle a trouvé comment on fait pour contrôler l’encre, elle garde la même base de motif pour essayer de le complexifier, c’est assez drôle à voir.


Archiviste ▬ Gwen note tout. Absolument t-o-u-t. Dès qu’elle trouve un article intéressant, elle le copie et le colle dans ses carnets avec des annotations ; quand elle n’a pas de photocopieuse sous la main, elle les recopie simplement à la main. Pour les motifs, les éléments nouveaux d’Avalon, c’est un peu pareil. Elle va tout noter, tout tout tout tout, pour essayer de ne jamais rien oublier. Elle est un poil névrosée, c’est pas de sa faute.

Gwen, c’est un peu 100% théorie et 0% pratique. Elle n’est pas spécialement maladroite, mais elle a toujours eu un peu de mal à faire des trucs très manuels. Pas qu’elle soit nulle, mais quand on la compare à sa sœur, on se pose un peu des questions, parfois.

Non mais sa sœur, c’est Sarah. Alors déjà, elle a eu le nom d’une princesse, et Gwen le nom d’une meuf blanche qui était super généreuse dans sa vie. Trop cool. Ça convient pas du tout. On passe.

Sarah, elle est douée en couture, en peinture, elle est douée à la flûte et au violon, et Gwen, elle est douée en rien. Ou plutôt, elle touche à tout, mais elle ne fait que les effleurer ; c’est le savoir qui l’aime, pas le savoir-faire, et ça la désespère. Elles n’ont qu’un an de différence, Sarah est la cadette ; pourtant, ça change beaucoup de choses. Elles se chamaillent et se disputent, elles râlent et s’engueulent, c’est l’apocalypse à la maison ; dès que Gwen le peut, elle va se trouver une coloc à Cardiff et déménage là-bas, après avoir abandonné sa petite ville du nord du Pays de Galle.

La coloc, c’est pas trop ça. Le mec, c’est un vrai boulet, elle désespère parfois mais il est cool et ils s’entendent bien ; ils se goinfrent de conneries devant des docus animaliers, ou d’autres sur le principe anthropique, les conquêtes Napoléoniennes ou la Reine Victoria. Les cours commencent, elle aime la philo, ça la nourrit de savoir et de questions métaphysiques, mais en même temps ça l’énerve, elle a besoin de voir autre chose, de découvrir le monde, bon sang. Elle songe à troquer sa collection de bouquins contre une montgolfière ou utiliser une migration d’oiseaux sauvages pour s’envoler comme le p’tit Prince ; elle laisse tomber l’idée, elle grogne, grommelle, grommelle encore.

Gwen se trouve un club de théâtre, une fois. Franchement, elle aime ; ça la rend vivante et la dynamise. Elle bouge un peu plus, trouve du plaisir à apprendre ses textes, à jouer, surtout, à jouer, tout le temps, elle aime étonner les autres, elle s’épanouit, elle trouve qu’elle a du talent, mais elle ne veut pas se représenter.

Février 2010, première représentation. Elle rigole nerveusement dans les coulisses, elle est fringuée comme un mec, dans des fringues trop grandes et super épaisses qui lui donnent beaucoup trop chaud, elle transpire sous son écharpe et son béret, elle respire fort, trop fort. Il y a le trac, le stress, les gens devant le rideau et elle derrière ; elle tient le rideau dans sa main et ne veut pas l’ouvrir, ne veut pas avancer, aucun mot ne sort, elle juste là, à entendre les battements de son cœur et le tambourinement du public. Sous le drapé, elle voit les lumières de la scène, les lumières qui clignotent et lui donnent le tournis, elle ferme les yeux, elle ne veut pas être là, elle veut partir, s’enfuir, s’enfuir très loin d’ici, genre ailleurs mais pas là.

Le plus drôle, c’est qu’elle a vraiment disparu. Elle s’est retrouvée soudainement dans un endroit bizarre – genre attendez, n’importe quel endroit est bizarre quand on saute dans un autre monde ! Elle ouvre grands les yeux et observe autour d’elle ; il y a cette place, tout ce monde qui ne semble pas surpris de la voir se planter en plein milieu du décor, et un bâtiment. « Office du tourisme ». Elle y va.

Elle est estomaquée. Elle n’y croit pas. Vraiment pas. Elle pense que c’est un rêve, des conneries ; elle est là, dans ses fringues trop grandes, comme un mec, et quand on lui dit « Jeune homme » elle n’ose pas vraiment dire que oui elle est jeune, mais non, elle est une meuf. Elle se lisse machinalement les cheveux et sourit, faiblement, d’une grimace. On lui dit comment rentrer chez elle, comment aller à l’Orphelinat si elle veut, comment-ci, comment ça, et la magie.

Elle rigole.

Les gens en face haussent un sourcil exaspéré – ouais ben ils doivent avoir l’habitude. Ils l’aiguillent. Elle finit par tourner en rond, par passer par l’Orphelinat, pour voir. Elle apprend des bases, essaie de l’utiliser pour voir, teste des variations (très) foireuses de motifs pour rigoler un peu, quand elle retourne sur Avalon. Puis les trajets se multiplient alors qu’elle abandonne peu à peu sa colocation, son boulot de serveuse et ses études de philo. Bibliothèque, gens. Elle est Gwen, discret. Toujours avec son béret-casquette et ses fringues de mec. Elle est Gwen, son sac à dos remplis de carnets et d’encre, de plumes et de stylos à pistons, un simple explorateur au sourire caché derrière son foulard et à la curiosité immense.

Elle est Gwen, et honnêtement, ça lui convient bien comme ça.