Atalante a de l'arsenic qui lui brûle les lèvres et qui l'empêche d'être elle-même -elle vit avec des identités qui ne lui appartiennent pas. Elle plisse les lèvres jusqu'à en suffoquer parce qu'elle est calice froid. Elle n'est qu'apraxique frénésie -le feu d'ses cheveux n'échauffe pas son sang, la volupté gorge son cœur vaste et puissant. Elle est sculptée à l'antique, octroyée d'un regard d'oiseau au dessus du ciel mais elle ne sait guère où donner d'la tête. Elle voile avec tant de majesté tant d'insolence sa beauté d'une robe hypocrite -et comme une déesse au milieu de son temple, elle domine d'en haut avec d'l'amour qui la contemple. Sexuelle, Atalante veut se sentir sexuelle mais la fleur de sa beauté, personne ne peut la cueillir -parce qu'elle est morte morte morte morte; elle vit morte morte morte morte. Atalante est morte intérieurement, aspirée dans un ballon noir, elle attire les désirs qu'ensuite elle irrite par sa candeur vénéneuse. Atalante a brûlé sa Bible; elle se pense pure mais même les prostituées sont plus chastes qu'elle.

Elle ment à travers ses dents; Atalante a la bouche pleine de pieux mensonges pour égayer l'hideuse vérité. Elle a perdu des parties d'elle-même mais elle ne pourra jamais obtenir le paradis. Elle a le sentiment que son cœur s'est toujours trompé oh son cœur est trop grand pour son cave corps, c'est comme ça qu'elle s'est toujours sentie à l'intérieur. Elle est rythmique par ses hanches et éblouissante par sa poitrine. Atalante a de belles formes égales mais Atalante est gravée sur le soleil, Atalante brûle brûle brûle et se consume. Elle mêle svelte beauté et sainte simplicité mais sa chair ne la rend pas plus confiante. La peur d'aimer fait qu'elle n'aime pas et elle joue la douce sous sa langue de vipère. Elle veut quitter la terre et s'risquer au ciel, Atalante.

Atalante elle pourrait être celle qui donne tout avec un effleurement et un amour fou, elle pourrait être celle qui emporte tous les soucis mais elle ne peut pas, elle ne peut pas -car elle a trou à l'intérieur d'elle. Elle est née avec un gros vide, difficile à détruire avec de l'amour ou d'l'espoir. On a tourné la poignée du robinet sous ses yeux, de l'hydroxyde de sodium s'est répandu et elle en est devenue aveugle de couleurs. Elle a été construite avec un cœur brisé depuis le début et maintenant elle meurt lentement. Elle envoie ses meilleurs vœux des enfers à tout le monde et elle meurt comme une étoile filante de sa carrure relativement frêle et osseuse, prête pour son dernier hourra.

atalante est éteinte, dépourvue de pouvoirs et d'innocence.

Sous les rayons vivants de tes chaudes prunelles, le monde se brouille. La manière -avec tant d'amour- dont la grande nature avait ciselé ta beauté était splendide et pure. On aime tes jupes flexibles et tes flancs assouplis, tes collants noirs et tes hauts colorés.
Tu fumes beaucoup de clopes dernièrement, mais tu n'es encore qu'un petit bébé intérieurement. Tu voulais juste être remarquée -peur de l'oubli, peur du rejet.
Maquillée d'une fausseté provoquée par la société.

tu avais besoin de les tuer, parce que c'était la seule façon de les sortir de ta tête
oh tu avais besoin de les tuer, pour faire taire toutes les choses qu'ils t'ont faites
bordel mais tu voudrais vraiment les tuer, pour faire essuyer leurs visages de ta terre

Tu avais l'habitude de dire que tu étais désolée d'être celle que tu étais -alors tu voudrais t'excuser d'avoir excuser toutes les merdes qu'ils t'avaient dites. Tu es désolée, désolée d'avoir voulu être aimée pour ne pas être détestée. Mais tu es malade et fatiguée de tous leurs détours empoisonnés. Leur toxine avait gâché ta parfaite authenticité.

Ta beauté charnelle est un sacré cantique, tu oses être belle avec solennité. On a toujours voulu te dire que tes cheveux sont doux et longs, que tes yeux sont charmants et profonds -qu'ils sont plus immenses que la mer et plus infinis qu'elle ne pourrait l'être.
Mais tu n'étais qu'une poupée, une poupée de porcelaine qu'on arrivait aisément à décapiter. Une poupée de porcelaine qui ne supportait pas la sérénité, qui avait besoin de bruit pour se sentir exister. Tu étais une étoile qui essayait de percer péniblement les ombres.

dure comme un rocher, froide comme de la pierre
blanche comme un diamant, noire comme du charbon
coupante comme un bijou, les larmes maculent tes joues

Tu as déconné, tu as merdé. Tu t'es laissée allée, tu t'es laissée allée. Tu exaspères, tu tyrannises. On subit ton sale caractère et t'exagères, franchement t'exagères. Avec ton venin, ta hargne tu pourrais faire tomber des montagnes. Tu es devenue sale, pleine de vers, d'ombre et de terre grasse. Tu avais une famille, tu l'as jetée. Tu avais une vie, tu l'as gâchée. Écervelée, tu t'es noyée dans l'enfer qu'ils t'avaient creusé.

absynthe, repose en paix
atalante ne se relèvera plus jamais